Notice pour la culture des asiminiers
Notice pour la culture des asiminiers
Le but de cette notice est de présenter la culture des asiminiers du stade de graine jusqu’à la fructification de l’arbre.
Récolte des graines d’asiminier et stratification
Pour donner de bon résultat de germination, les graines d’asiminier ne doivent pas se dessécher et nécessitent une stratification d’une durée minimum de 100 jours.
En France, il est possible de planter les graines non stratifiées directement en pleine terre en septembre après dégustation du fruit.
Afin que la stratification fonctionne, il faudra que l’hiver ne soit pas trop chaud et que la graine soit suffisamment enfouie pour ne pas être atteinte par le gel. De plus, la terre ne devra pas sécher. Certaines régions du sud de la France pourraient ne pas satisfaire le critère de froid pour la stratification.
La méthode la plus simple reste de conserver au réfrigérateur les graines, pendant une durée minimale de 100 jours [1,2], dans le bac à légume.
Afin d’éviter la formation de moisissures, les graines devront être lavées à l’eau claire puis désinfectées avec un mélange constitué de 95% d’eau et 5% de javel, pendant 1 minute puis à nouveau bien rincées à l’eau claire.
Elles pourront alors être stockées dans le bac à légumes du réfrigérateur, dans un sac congélation hermétique, avec un coton humide. Il faudra régulièrement vérifier l’absence de moisissures dans le sac. En cas de formation de moisissures, renouvelez l’opération de nettoyage.
Autre solution pour éviter la moisissure, remplir le sac de congélation avec de la terre de bruyère humide [1]. Cela évite l’étape du nettoyage à l’eau de javel qui est agressif pour des graines.
(manque photo)
Attention, la température ne doit pas descendre en dessous de 0° C et les graines ne doivent pas être exposées au gaz émanant des légumes ou fruits situés dans le bac de réfrigération [3].
Les graines peuvent ainsi être conservées plusieurs années.
Semis d’asiminiers
Une fois les graines stratifiées, elles peuvent être plantées.
Le semis des asiminiers peut se faire soit directement en pleine terre, soit en pot profond. La graine doit être enfouie à environ 2 – 3 cm de profondeur [1].
Le semis en pleine terre, pour réussir, nécessite un climat chaud et éventuellement une petite semaine bien chaude pour que les graines sortent de leur hibernation. Il faudra veiller à ce que la terre ne se dessèche pas [1,2]. Un plastique en surface permettra de contribuer au maintien du taux d’hygrométrie et contribuera à faciliter sa germination.
Le semis en pot, en intérieur, permet d’obtenir une germination plus tôt dans la saison et d’avoir ainsi des plants mieux développés en fin de saison.
Il ne faudra pas semer dru ou tasser le substrat afin de pouvoir sortir dans quelques mois, la plante sans endommager ses racines.
L’asiminier apprécie les sols légèrement acides avec un pH compris entre 5.5 et 7 [1]. L’emploi de terre de bruyère permet d’obtenir un pH légèrement acide.
Un substrat de germination qui donne de bon résultat consiste en un mélange en volume identique de terre de bruyère, de perlites/vermiculites (évite la déshydratation du substrat) et d’un bon terreau ou compost.
Afin de contrôler facilement la température et l’hydrométrie, et ainsi avoir une levée rapide, le système suivant peut être utilisé.
Exemple de semis de graines en intérieur, avec résistance chauffante
Ce système consiste en la confection d’une caisse en bois de 25 cm de profondeur, dans lequel le substrat et les graines sont disposées. Au fond d’un carton, une plaque de polystyrène est placée avec au-dessus une résistance chauffante puis la caisse en bois. Les côtés de la caisse sont isolés avec du polystyrène. Un thermostat de station météo est placé directement sur la terre. Le tout est recouvert d’un film plastique micro-onde et d’une plaque de polystyrène.
Cet exemple permet ainsi à une caisse de 80 x 20 x 25 d’être chauffée à 29° C avec une résistance de seulement 15W. Le film plastique permet de conserver l’humidité et ainsi de réduire les arrosages. L’arrosage se fait lorsque la surface de la terre commence à sécher, ce qui correspond avec ce système à une fois tous les 30 jours environ.
Pour fonctionner correctement et rapidement, la température idéale du substrat doit être comprise entre 24 et 29° C [1].
Après une durée de 3 à 7 semaines, dans des conditions favorables de température et d’humidité, les premières plantules devraient sortir de terre. À ce moment, enlever le polystyrène situé au-dessus du bac. Afin de préserver la température et l’humidité, un film plastique étirable peut être utilisé pour confectionner une ‘serre’ au-dessus du bac. Cela facilitera la germination des graines restantes et facilitera la sortie des feuilles de la graine.
Plants prêts à être transplantés
En juillet, au stade de 2 ou 3 feuilles, les plants peuvent être très délicatement retirés du bac et placés dans un pot profond (idéalement 35 à 45 cm de profondeur [2]). Les radicelles commençant à peine à se former, la transplantation se fait sans choc apparent pour la plante.
Pour ceux possédant le matériel adéquat, il a été reporté [4] que les conditions donnant la meilleure croissance des plants en serre sont les suivantes :
– Température du sol comprise entre 29 et 32° C.
– 16 heures de lumière par jour, d’intensité d’environ 50% de la lumière du soleil (nécessite un complément de lumière par des lampes sodium ou équivalent, en début et fin de journée)
– Fertilisation 2 fois par semaine, pour supporter la croissance, avec un engrais NPK 20-20-20.
– Pot 40 cm de profondeur, de 7 litres.
Rempotage d’asiminiers
Le rempotage consiste à sortir les jeunes plants du bac de germination et de les placer dans des pots profonds individuels. Afin de pouvoir transplanter sans endommager les racines, la terre doit être humide mais pas trop et la distance entre plants suffisante.
Si les plants ne font qu’une saison dans le pot, alors un pot de 25 cm peut suffire pour la majorité des plants. Si vous prévoyez de greffer les plants dans le pot, alors il est conseillé de prendre un pot plus profond (35 – 45cm). Le pot n’a pas besoin d’être large.
Le substrat est identique à la phase de germination.
Les produits suivants peuvent être utilisés pour confectionner le substrat :
– Perlites vermiculites (Magasin de bricolage, rayon Matériau – Isolation. Ex : Isolant Efiperl 100L)
– Terreau potager ou compost bien décomposé.
– Véritable terre de bruyère
Rempotage de jeunes plants de 2 mois
Une fois le rempotage effectué, étant fragilisés par la transplantation, pensez à protéger vos plants des rayons directs du soleil et gardez-les humides. Un paillage à base de sphaigne ou d’écorce de pin est alors souhaitable. Cependant, la perlite vermiculite joue très bien son rôle et le substrat ne se dessèche pas facilement.
À l’automne, surtout si vous vous situez dans une région où la terre gèle, enterrez les pots par exemple au potager et recouvrez-les de paille. Si nécessaire, protégez-les du gibier.
À ce stade, les asiminiers font généralement entre 8 et 15 cm de haut.
Soins à apporter durant la deuxième saison
Il n’est pas nécessaire d’utiliser des engrais de synthèse pour obtenir une bonne croissance. Les purins et concoctions de plantes fonctionnent très bien ainsi que du fumier de cheval bien décomposé en surface.
Durant cette saison, le purin d’ortie à 5% peut être utilisé au stade de 4 feuilles bien formées ainsi que début juillet. Si vous le souhaitez, fertiliser plus pour avoir une croissance plus soutenue, c’est possible mais faites-le uniquement sur cette période, en respectant 30 jours entre les fertilisations [3].
La terre des plants devra être maintenue humide durant toute la saison. Tout stress hydrique arrêtera la croissance et pourra entraîner la chute prématurée des feuilles.
Les jeunes plants étant sensibles au soleil, il est conseillé de les placer à l’ombre d’un autre arbre pas trop sombre ou alors d’utiliser un voile d’ombrage à environ 50% [2].
À la fin de cette deuxième saison, les plants peuvent être plantés dans leur emplacement définitif ou alors être conservés en pot, si le pot est suffisamment profond.
Exemple de plants à la fin de leur deuxième saison
Les photos qui suivent montrent des plants à la fin de leur deuxième saison.
Cette première photo montre des plants âgés de 15 mois. Les 4 de gauches ont eut une croissance normale alors que celui à droite n’a que très peu grandi. Ce dernier n’étant pas assez vigoureux, il devra être supprimé. Ceux de gauche pourront servir de porte-greffe au printemps 2018.
Comparaison entre un plant typique acheté sur internet en racine nue (gauche) et un plant ayant poussé en suivant la méthode décrite (droite). Les deux plants ont le même substrat et ont reçu les mêmes soins durant la deuxième saison. Le plant acheté sur internet avait environ 8 mois lors de l’achat.
Cette photo montre des plants achetés sur internet (en racine nue à l’âge de 6 mois) qui ont été mis en pot en février 2017. La photo a été prise en août 2017. Ils n’ont presque pas grandi à cause du traumatisme subi par leurs racines. Ils ont passé la saison à reconstruire leurs racines. La photo montre également que des nouvelles feuilles sont en formation. C’est un signe que les racines sont maintenant suffisantes pour permettre de la croissance. Ces plants semés au printemps 2016 ne pourront pas être greffés au printemps 2018 et devront attendre une année supplémentaire.
Ces photos montrent que l’asiminier jeune supporte la transplantation à condition de ne pas endommager ses racines. Lorsque les racines sont endommagées, le plant végète avec de toutes petites feuilles.
Greffons
La coupe des greffons doit être réalisée de préférence entre le 15 février et le 1er mars [3]. Il est conseillé de collecter du bois de la saison dernière, au-dessus du dernier bourgeon fleur [4].
Les greffons peuvent ensuite être conservés au réfrigérateur, dans un sac congélation hermétique avec un papier essuie tout humide ne touchant pas les greffons.
Attention, la température ne doit pas descendre en dessous de 0°C et les greffons ne doivent pas être exposées au gaz émanant des légumes / fruits situés dans le bac de réfrigération [3].
Dans ces conditions, ils pourront être conservés durant toute la période de greffe.
Il est à noter que les greffons nécessitent d’avoir passé suffisamment de temps au froid avant d’être prélevés [3]. Pour des hivers anormalement doux, il peut être judicieux de reporter la collecte des greffons de quelques semaines, sans dépasser fin mars, avant que les bourgeons ne commencent à grossir.
Greffe d’asiminier
Au début de la 3e saison, les plants sont généralement prêts pour être greffés. De préférence, ne greffer que les plants qui ont montré de la vigueur durant la deuxième saison et qui ont un diamètre minimum de 4 mm à l’endroit où vous souhaitez greffer. Personnellement, la greffe semble mieux fonctionner lorsque l’on greffe haut, c’est-à-dire 20 cm du sol minimum. Greffez sur un rameau de la saison précédente.
Pour les greffes en extérieur, afin d’augmenter vos chances de réussite, attendez que les températures du jour de greffe et des suivants soient au moins de 24° C en journée. Il faut également que le plant soit au moins à un stade de 4 feuilles bien formées. Si les feuilles du porte-greffe vous paraissent petites en taille par rapport aux autres, ne greffe pas cette année. La période pour pratiquer la greffe en extérieur se situe entre fin mai et début juillet.
De bons résultats sont obtenus lorsque le porte-greffe avait une croissance soutenue les semaines précédent la greffe.
En intérieur, vous pouvez forcer vos plants en les rentrant début mars. Vous pourrez les greffer au stade de 4 feuilles bien formées. Une maison chauffée à 20° C ou plus permettra une bonne réussite de vos greffes. Un radiateur à proximité peut aider.
Pour la greffe, les méthodes de greffage classiques comme l’anglaise compliquée et le chip-budding fonctionne bien. Cliff England recommande un mix d’une anglaise compliqué et d’une greffe en couronne. Cette méthode fonctionne vraiment bien.
https://www.facebook.com/KYorchard/videos/847403285424845/
La greffe en écusson (T-budding) n’est pas conseillée [2].
La greffe d’asiminier prenant environ 3 semaines avant de débourrer, il est indispensable de bien protéger la greffe de la déshydratation. Les produits suivant peuvent être utilisés [3]:
o Du ‘Buddy tape’ qui permet de maintenir serré le porte-greffe et le greffons.
o Du Parafilm M qui permet de recouvrir le greffon et ainsi d’éviter sa déshydratation.
A gauche : Buddy tape – à droite : Parafilm M
On peut en trouver généralement au printemps sur ebay, dans des quantités moindres, ce qui permet de réduire drastiquement le coût. L’utilisation de ces produits augmentera grandement vos chances de réussite.
Plant greffé avec du Buddy Tape et du Parafilm M
Afin de protéger le plant et ses futures feuilles des rayons du soleil, un Tubex est vivement recommandé. Il permettra une meilleure croissance de la plante.
Si la greffe rate, le plant repartira dans quelques mois depuis sa base et il pourra servir de porte-greffe l’année prochaine ou la suivante.
Environ 3-4 mois après la greffe, il est conseillé d’enlever le Buddy Tape ou l’élastique utilisé pour le maintien du greffons sur le porte greffe. Faire attention si vous avez utilisé du Buddy Tape de ne pas trop forcé pour le retirer.
Exemple d’un plant dont la greffe n’a pas prise en 2016. Photo du 18/08/2017.
Si la greffe fonctionne mais que vous avez greffé un plant faible, cela donne la photo de gauche 18 mois après la greffe :
Plants greffés en 2016 montrant à gauche une pousse 2017 faible et de petites feuilles alors que le plant de droite montre une poussée importante et des grandes feuilles
La greffe sur des portes greffes âgés est possible, comme le montre cet exemple à KSU.
Le point de greffe est visible sur le bas de la photo.
Arbre âgé d’environ 10 ans sur lequel a été réalisé une greffe 16 mois plus tôt.
Le porte greffe étant très performant, la greffe est très vigoureuse. Cet arbre à d’ailleurs fructifié quelques semaines auparavant.
Plantation d’asiminiers
EXPOSITION
L’asiminier peut être planté en plein soleil ; cependant il a besoin d’être ombragée partiellement, au moins les premières années.
Idéalement, soleil est et sud mais pas ouest. Ainsi, l’asiminier a les rayons directs du soleil du matin jusqu’en milieu d’après-midi (Sans que je sache pourquoi, meilleurs résultats que des arbres plantés en exposition Sud et Ouest. Observation nécessitant d’être confirmée par d’autres).
PLANTATION
La période recommandée de plantation d’un asiminier s’étale de novembre à mars. Les meilleurs résultats semblent obtenus la dernière semaine de mars [4].
Arroser légèrement l’asiminier la veille de la plantation. Cela facilitera de garder la motte intacte le lendemain.
Faire un trou de 100 x 100 x 100. Ne pas garder la terre du fond du trou.
Ajouter 2 pelles (pelle de maçon) de sable pour alléger le sol si nécessaire, 30- 40 litres de terre de bruyère, 2 pelles de fumier de cheval bien décomposé, 30-40 litres de compost, 2 pelles de perlite vermiculite pour éviter les chocs hydriques (Magasin de bricolage, rayon matériaux – isolation)
Bien mélanger le tout dans le trou de plantation.
Creuser le trou dans lequel sera mis la motte. Mettre 150 g de corne broyée au fond et mélanger.
Dépoter l’asiminier en faisant très attention aux racines et à la motte qui doit rester autant que possible entière.
Planter, bien tasser avec les mains puis par arrosage.
En fin d’hiver, vers mi-mars, ne pas hésiter à arroser le plant avec du purin d’ortie et de consoude afin de favoriser l’activité biologique du sol.
Disposer également un paillage, composé par exemple d’un carton d’environ 60 x 60 et par-dessus une couche épaisse de feuilles mortes ou de paille. Le paillage pourra être renouvelé si besoin durant la saison chaude.
Ce double paillage permettra d’éviter les chocs hydriques durant l’été, entre deux arrosages et d’éviter la concurrence avec d’autres plantes.
Les deux premier été qui suivent la greffe, utilisez un Tubex ou équivalent pour accélérer la croissance en hauteur de l’arbre [3]. L’arbre développe ainsi plus vite son système racinaire, car il ne souffre pas de la chaleur du soleil et grâce à la ventilation à l’intérieur du Tubex et du manque de lumière, il fait des tiges bien plus longues. Lorsque la forme de l’arbre ne permet pas le Tubex, ombrer les feuilles avec un voile d’ombrage à 50 % ou équivalent.
Tous les printemps, en mars, enlevez le paillage, grattez la terre sous le paillage (2-3 cm environ) et remplacez-la par 1 à 2 pelles de fumier de cheval ou de poule bien décomposé. Remettre par-dessus le paillage.
Au départ de la végétation, ainsi que 45 jours plus tard, arroser avec du purin d’ortie à 10% et de consoude à 10% (1 Litre de chacun des purins + 8 litres d’eau).
Attention, ne jamais fertiliser si la plante semble être en souffrance par manque d’eau. Dans ce cas, il est possible d’arroser une première fois la plante pour la soulager puis 24 heures plus tard, de fertiliser.
La 1ere année, arrosage en période sèche, de juin à octobre tous les 7 jours, 10 litres d’eau, sauf précipitations importantes.
En cas de canicule, soulager la plante par un arrosage d’appoint de quelques litres.
RÉSULTATS EN DATE DU 15 AOUT 2017
Ci-dessous un tableau récapitulatif des pousses de l’année 2017, des branches de jeunes asiminiers et des observations faites avec l’utilisation des Tubex.
Note :
– Les branches inférieures à 5cm n’ont pas été répertoriées dans le tableau.
– Pour pouvoir réaliser les photos qui suivent, les Tubex ont été retirés, d’où la forme des feuilles.
Variété Halvin, porte greffe planté en Novembre 2016 et greffé en juin 2017 :
HALVIN, double greffe de 2017
Pousses de l’année: 22 et 8 cm.
Variété Kentucky Champion, Summer Delight et Tropical Treat, greffés au printemps 2016 et plantés en Novembre 2016:
De gauche à droite : Kentucky Champion, 2016 38/24, Summer Delight, 2016 26/25/19/17/16, Tropical Treat, 2016 81/32/22/20/8
Variétés Shenandoah, Rappahannock et KSU-Atwood, plantés une première fois en avril 2016 de manière normale (pousse faible au cours de la saison 2016), déplantés puis re-plantées ailleurs en suivant ce protocole en Novembre 2016.
De gauche à droite : KSU-Atwood 54/43/8, Shenandoah 35/22/1, Rappahannock, 5 29/24/14
FÉCONDATION DES FLEURS ET FRUCTIFICATION
Les fleurs des asiminiers étant généralement auto-incompatibles, il est nécessaire d’avoir deux variétés différentes afin de pouvoir réaliser une pollinisation croisée.
Cette pollinisation se réalise généralement par des insectes non volant et impose donc que les arbres soient à des distances raisonnables les uns des autres. À partir de trois arbres, généralement, la pollinisation par les insectes fonctionne bien. Avec seulement deux arbres, et surtout dans les premières années ou les fleurs sont peu nombreuses, une pollinisation manuelle est souhaitable.
Environ trois ans après la greffe, vous pouvez tenter de féconder les fleurs d’asiminiers manuellement à l’aide d’un pinceau. Si la pollinisation fonctionne, vous verrez des petits régimes de bananes se former une fois la fleur complètement fanée.
L’arbre, en fonction de ses capacités, avortera alors un grand nombre de fruits et peut-être que un, deux ou trois fruits finiront par se former cette année là.
Généralement, il faut attendre que l’arbre fasse entre 1,80 mètres et 2,50 mètres de haut avant qu’il commence à fructifier. Cela correspond entre 3 et 5 ans après la greffe.
Les fruits, juste après la pollinisation sont très sensibles au gel et au vent. Il faudra attendre qu’ils grossissent un peu pour devenir plus robuste. Une fois qu’ils ont commencé à grossir, on peut estimer que le fruit à de bonne chance d’arriver à maturation.
L’asimine est un fruit avec de grande disparité de taille d’un fruit à un autre sur un même arbre. Il est possible d’amplifier la taille des fruits en réalisant:
– Début Juin, supprimer au moins la moitié des fruits et n’en laisser qu’un à deux par régime (les fruits poussent en régime, un peu à la manière des bananes).
– Renouveler chaque printemps la couche de terre autour de l’arbre, par du fumier de cheval bien décomposé. N’hésitez pas à griffer le sol pour bien faire rentrer le fumier et ne pas lésiner sur la quantité de fumier, lorsque l’arbre est mature.
– Procéder à des arrosages réguliers, au pied de l’arbre (pour enrichir le sol des éléments provenant du fumier), pour soutenir la croissance des fruits.
– Arroser les arbres durant la croissance des fruits. Les vergers commerciaux aux USA procèdent à un arrosage d’environ 12 litres semaines et diminuent ce litrage en se basant sur une précipitation hebdomadaire de 25 mm.
Vous pouvez également utiliser un engrais équilibré comme du 20-20-20 au moment des arrosages. Les purins de plantes comme le purin d’ortie et de consoude fonctionnent également très bien.
« Régime » d’asimines dont l’arbre en avortera lui même une partie dans les 2-3 prochaines semaines.
Recette du purin d’ortie ou de consoude :
– Faire fermenter 1 kg d’ortie ou de consoude dans 10 litres d’eau jusqu’à ce que le purin ne fasse plus apparaître de bulles en surface. S’il y a eut évaporation, compléter avec de l’eau pour retrouver les 10 litres.
– Une fois le purin prêt, mettre 1 litre de purin dans un arrosoir puis ajoutez 9 litres d’eau. Vous aurez ainsi du purin d’ortie à 10 %. (10 % du volume de l’arrosoir provient du purin)
Vous pouvez aussi le préparer sous forme de décoction, qui lui s’obtient par cuisson et non pas par fermentation.
Quand arroser votre asiminier avec du purin ?
Pour un arbre mature :
– 1 arrosoir au printemps, lorsque les bourgeons fleurs sont prêts à éclore, composé de 1 litre de purin d’ortie, 1 litre de purin de consoude et de 8 litres d’eau. Cet arrosage favorise la montée de la sève et l’activité microbienne de la terre.
– 1 arrosoir en juin, lorsque la croissance des feuilles semble ralentir, composé de 1 litre de purin d’ortie, 1 litre de purin de consoude et de 8 litres d’eau. Cet arrosage favorise la croissance de la plante et des fruits.
Pour plus de croissance de la plante (même jeune) et des fruits, une fertilisation plus régulière est possible. Cette fertilisation est à administrer sur une période allant du bourgeonnement des fleurs jusqu’au 1er juillet, en laissant 30 jours entre chaque fertilisation [3].
Sources
Les informations fournies dans ce document proviennent d’observations personnelles, de nombreuses lectures sur Internet dont les sources n’ont pas forcément été retrouvées, ainsi que de discussions avec d’autres passionnés. Certaines des recommandations sont également utilisées sur d’autres fruitiers avec succès.
[1] KSU PAWPAW PROGRAM : http://www.pawpaw.kysu.edu/KSUstory.htm
[2] KSU Pawpaw Planting Guide : http://www.pawpaw.kysu.edu/pawpaw/ppg.htm
[3] Recommandations provenant de Cliff England
[4] PURDUE UNIVERSITY PAWPAW PROGRAM https://www.hort.purdue.edu/newcrop/CropFactSheets/pawpaw.html#Crop%20Status